יום השואה, יום הזיכרון, יום העצמאות

Le début du printemps correspond, en Israël, à un ensemble de fêtes, de commémorations qui font partie à la fois du patrimoine religieux d'Israël et de son histoire plus récente.

La fête de Pessah débute le 15 du mois de Nissan, ce qui correspond en 2010 au 30 mars. Le séder du premier soir a donc eu lieu le lundi 29 mars. Voici un lien qui renvoie vers un article de vulgarisation : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pessa'h

Le 27 nissan, soit 8 jours avant yom ha'atzmaout est commémoré le "jour du souvenir de la Shoah et de la résistance" :

יום הזכרון לשואה ולגבורה (http://fr.wikipedia.org/wiki/Yom_HaShoah)

A 10 heures du matin, toutes les sirènes du pays sonnent pendant deux minutes. Tout le monde s'arrête sur son chemin, les conducteurs éteignent leur moteur et sortent de leur voiture. C'est un moment d'émotion très intense durant lequel tout le monde se souvient. La télévision israélienne diffuse des programmes sur la Shoah, des témoignages.

Au début du mois d'Iyar, soit quelques jours après Yom Hashoah, sont célébrés deux jours qui vont ensemble. Un jour du souvenir des soldats morts pour la défense d'Israël (et depuis 2002, des victimes du terrorisme), Yom Hazikaron : יום הזיכרון לחללי צה''ל ולחללי איבה . Ce jour-là, les sirènes de tout le pays sonnent pendant 2 minutes à 11 heures du matin. C'est un jour très émouvant car quasiment toutes les familles d'Israël sont touchées de près ou de loin. A ce jour, plus de 26,000 personnes ont péri dans les guerres ou les attentats (http://fr.wikipedia.org/wiki/Yom_HaShoah).

Le 5 du mois d'Iyyar est commémorée Yom Ha'atzmaout,  l'indépendance de l'Etat d'Israël, plus précisément, la déclaration d'indépendance le 14 mai 1948 par David Ben Gourion (http://fr.wikipedia.org/wiki/Yom_HaShoah). Après Yom hazikaron, c'est un jour de fête; les gens sortent dans la rue le soir, écoutent de la musique. Et le programme préféré des Israéliens ce jour-là : barbecue avec les amis ou la famille, ainsi que sorties dans le pays.

Le 15 avril, j'ai eu une invitation pour la célébration sur le Mont Herzl qui est à la fois la célébration du yom hazikaron avec le Yizkor et en même temps le jour de Yom Ha'atzmaout.

La cérémonie a lieu autour de la tombe de Theodor Herzl qui se trouve sur cette photo au centre des lignes de fuite.

Le speaker de la Knesset a fait un discours. Sur la photo, il se trouve à droite.

Ensuite, douze torches sont allumées, symbolisant les douze tribus d'Israël. Elles sont allumées par douze personnes représentant un groupe de la société civile israélienne. Cette année,on été mis à l'honneur une résistante juive de la seconde guerre mondiale, un Juif éthiopien qui est maintenant médecin militaire dans Tashal après avoir fait son aliyah il a 13 ans, et un rabbin libéral !

Très officiellement, Israël célèbre ses 62 années d'existence. Cette année, il a été décidé de mettre au centre des cérémonies les nombreuses réalisations de l'Etat d'Israël depuis 62 ans. Au-delà des polémiques, ce qui a été accompli dans ce petit pays depuis 1948 est tout simplement prodigieux.

A mon sens, le grand défi d'Israël a venir est de régler définitivement la question des territoires qui font de facto d'Israël une puissance occupante. Mais l'équation "paix contre territoire" n'est pas aussi simple. Les causes de désaccord sont nombreuses. Le désengagement de Gaza et ses conséquences tragiques montre que du côté palestinien, il y a encore du chemin à faire. La présence d'implantations juives dans les territoires d'avant 1967 pose un certain nombre de questions très difficiles à résoudre. D'une manière générale, j'ai l'impression que le pessimisme règne ici. Dans les années 1990 et début des années 2000, des opportunités n'ont pas été saisies. Les forces centrifuges dans les deux sociétés sont assez fortes, et même s'il s'agit de minorités, elles sont agissantes.

Quant aux médias occidentaux qui ne relayent q'une partie de la situation, ils ont une lourde responsabilité dans le regard très négatif porté sur Israël à l'extérieur. Et puis, tous ces groupes soit-disant pro-palestiniens qui, à coup de mensonges, ou pire, de demi-vérités essayent de polluer la réalité, ils ne font rien pour calmer la situation. Je pense qu'il existe encore malheureusement un certain nombre de personnes ou de groupes qui, fondamentalement, n'ont pas accepté encore l'existence de l'Etat d'Israël. Ils distordent la réalité, corrompent le sens du sionisme et ne font qu'attiser la haine. Ils jouent sur les frustrations de certaines populations en Europe qui sont en panne d'intégration.

Si l'on a vraiment à coeur la paix au Moyen Orient, il faut être conscient qu'il faut jouer la carte des modérés dans les deux sociétés et faire taire les radicaux. Toutefois, ceux-ci ont une force de volonté puissante et des convictions pour lesquelles ils sont prêts à tout. Ils se nourrissent des peurs qu'ils contribuent dans une très large mesure à provoquer. Et lorsque des informations sorties de leur contexte et basées sur l'émotion sont relayées partout dans le monde, elles ne font que renforcer ces minorités.

Le malheur d'Israël est que, pour comprendre ce qui se passe ici, il faut prendre en compte un grand nombre de données, alors que le monde a besoin de choses simples; il n'aime pas se frotter à la complexité. Comment saisir les réalités d'Israël si on ne prend pas en compte la complexité de sa société, la complexité de la société palestinienne, le fait qu'on se trouve ici sur dans une zone instable où se superposent différentes couches culturelles sur un fondement moyen oriental ? Conflit de valeurs, différences de langage, récits nationaux en opposition, méconnaissance mutuelle... Tout cela rend la réalité dans cette région d'une extrême complexité, et, de mon point de vue, d'une extrême richesse. Il me paraît tout à fait impossible de lire Israël uniquement avec des yeux occidentaux. Israël comme laboratoire du peuple juif; mais Israël aussi comme laboratoire de différents segments de l'humanité qui habitent les uns à côté des autres. Si l'on arrive ici à être créatif et à faire en sorte que l'on puisse vivre côte à côte, pas forcément en s'aimant, mais au moins en se respectant, l'humanité aura fait un grand pas. Mais pour cela, il faut être plus fort que les radicaux et les extrémismes et ne pas craindre de promouvoir des valeurs humanistes. De toute façon, nous n'avons pas d'autre choix que d'apprendre à vivre ensemble !